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MORENO ANDREATTTA

Mathémusicien

Dès les années 1970, Moreno a su charmer son auditoire. Né à Schaffhausen, en Suisse, de parents émigrés italiens, il apprend avec brio le piano sur les traces de son père, lui-même pianiste et qui dirige aujourd’hui des chœurs de montagne et des chœurs d’église en Italie. A trois ans, Moreno reproduit la mélodie de l’Eurovision. Son premier public ? Ses compagnons de crèche… « Tous les enfants chantaient, accompagnés par cet Italien qui ne parlait pas suisse-allemand mais qui parvenait finalement à se faire comprendre autrement… », se souvient-il.

Outre l’improvisation, sur scène ou en petit comité, Moreno aime particulièrement mettre en musique des textes de poètes. Il a commencé en Licence de mathématiques à l’Université de Pavie, en Italie, au début des années 1990. « J’ai aujourd’hui un petit répertoire d’une soixantaine de chansons, en français, espagnol, anglais, allemand, italien et même en argot « pinaitro » de ma région de Trente grâce à mon oncle poète, Livio. »

Premier au concours de piano « O. Giulotto » de Pavie, en 1995, pour ses improvisations sur le concert de Cologne de Keith Jarrett, il découvre, en Master 2 de mathématiques,  la musique formalisée du compositeur grec Iannis Xenakis, pionnier de l’utilisation des mathématiques en musique savante : une révélation. Arrivé en France en 1998, il finance dès 2000, sa thèse en musicologie computationnelle en improvisant au piano-bar, chaque samedi, à bord du « Bretagne », de la compagnie des Bateaux parisiens. L’art, encore et toujours, de jongler entre la musique et les mathématiques…

Musique et mathématiques indissociables depuis longtemps dans l’esprit de Moreno. Aujourd’hui, il aspire à jouer davantage, « ce qui m’oblige à quelques acrobaties entre mes différentes activités ». Sa femme, Wiebke Drenckhan, elle aussi chercheuse au CNRS (en physique) et pour laquelle il a écrit les arrangements de ses chansons pour piano et accordéon, l’incite régulièrement à se consacrer à la musique dans les années à venir estimant (« elle n’a pas tort », dixit Moreno) qu’il a davantage de facilités à enchaîner des accords et des mélodies que des chiffres et des théorèmes… « Mais j’aime trop la recherche pour la mettre de côté. Surtout, certaines idées musicales naissent de mon activité de chercheur ! Du coup, je continue les deux en parallèle en attendant que l’une de mes chansons devienne un tube », dit-il dans un clin d’œil. « Il faudra alors je fasse un choix… »

Extrait du portrait réalisé par CAES Mag

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